L’infrastructure et les écosystèmes le long de la pyramide de Feynman [2] : les infrastructures massivement distribuées

A partir du moment où l’Internet et le web tendaient à être universels, on s’est dit que l’on pouvait s’en servir comme d’une plate-forme d’exécution de services. Pour ce faire, il s’agit de créer une infrastructure au-dessus de l’Internet ou du web tout entiers, mais une infrastructure purement logicielle, qui s’exécute et réutilise les matériels existants et connectés. On construit donc par logiciel des systèmes distribués… au-dessus de systèmes distribués. On retrouve le schéma de répétition fractale de l’universalité de l’infrastructure.

On a souvent du mal à s’imaginer une infrastructure « immatérielle ». Elle consiste en programmes installés sur toutes les ressources de calcul mobilisées dans l’infrastructure qui s’exécutent aux moments opportuns ou en permanence, le plus souvent en concurrence avec les programmes et tâches déjà présents. Ces programmes sont normalement installés de façon volontaire par les propriétaires de ces ressources de calcul, qui doivent d’ailleurs configurer les paramètres de leurs systèmes de sécurité et donner les autorisations nécessaires pour participer à l’infrastructure – sans remettre en cause le niveau de sécurité, les performances ou la fiabilité de leur système.

Plusieurs propositions ont été faites, avec plus ou moins de succès dans la réalisation de leurs objectifs techniques et économiques, et dans leur adoption. Nous décrivons les plus importantes.

Le web

Le web est aujourd’hui universel, et confondu dans la plupart des esprits avec l’Internet. Pourtant, alors que l’Internet a vu ses premiers paquets circuler en 1972 (projet ARPANET démarré en 1969), le web est venu bien après, en 1989. Lire la suite »