Moore's Law and The Future of [Technology] Economy

Why and how innovation should become mainstream economic impetus

Tag: Universal Machine

La « pyramide de Feynman » : le développement d’écosystèmes en couches sous l’effet de la loi de Moore

Richard Feynman avait présenté le 29 décembre 1959 un papier resté fameux intitulé « There is plenty of room at the bottom ». Il est considéré aujourd’hui comme le papier fondateur des nanotechnologies. L’idée maîtresse est qu’il y a « beaucoup de place en bas », c’est-à-dire dans la conception et réalisation d’objets de plus en plus petits, jusqu’à l’échelle atomique.

La mise en œuvre de la loi de Moore, avec la miniaturisation planifiée des composants de l’électronique, donne une première réalité à ce programme[1].

Par contre, ce qui ne pouvait pas être perçu à l’époque du papier de Feynman, c’est que ces développements allaient provoquer l’apparition de domaines applicatifs entièrement nouveaux, et donc de marchés de services.

"There is plenty of room at the bottom", inspiré de Feynman

« There is plenty of room at the bottom », inspiré de Feynman

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Les écosystèmes et l’infrastructure, introduction

Le schéma de base du calcul universel, avec une machine matérielle capable d’exécuter un logiciel pour en adopter le « comportement », était sans doute vu aux débuts de l’informatique comme à la fois théorique et pratique : on a un ordinateur, sur lequel on fait tourner un logiciel pour conduire un calcul et en interpréter les résultats.

Mais on allait rapidement s’apercevoir qu’il fallait compléter ce schéma de départ pour permettre le développement d’utilisations plus complexes et variées.

On a tout d’abord créé des langages et des systèmes d’exploitation, qui se sont interposés entre l’être humain et la machine physique, pour recréer « virtuellement » une machine plus complexe, mais plus souple et simple d’utilisation. Les choses se sont amplifiées lorsque qu’on a en outre mis plusieurs ordinateurs en réseau : il a fallu standardiser les protocoles de communication, et étendre les systèmes d’exploitation mono machine en des middlewares permettant d’avoir une vision unifiée et s’émancipant des détails physiques de l’ensemble des machines + réseau. Lire la suite »

Les origines de la loi de Moore

Le raisonnement économique de la baisse de coût conséquence de l’universalité d’une machine universelle produite en grande quantité puis adaptée à l’application par logiciel est à l’origine de la loi de Moore, et a été retrouvé par Gordon Moore et ses équipes dans le contexte du développement des circuits intégrés de la microélectronique dans les années 60.

Au début des années 1960, Moore, ingénieur dans une petite société de composants silicium, Fairchild Semiconductors, est confronté comme toute l’industrie à une difficulté majeure. Pour réaliser un circuit utile dans une application réalisant une certaine fonction pour laquelle il y a un marché, il convient d’assembler des sous fonctions. L’idée de base de toute ingénierie est de réaliser une bibliothèque de sous fonctions un tant soit peu générales, réutilisables dans plusieurs fonctions, et ensuite de mettre en place un processus de conception et de production capable à faible coût de produire des systèmes complets utilisant des sous fonctions de la bibliothèques astucieusement agencées. Lire la suite »

L’ordinateur, calculateur universel

La loi de Moore repose sur la possibilité de construire des machines universelles pour le calcul, avec d’un côté une partie matérielle unique pour toutes les applications (lehardware, ou matériel en français) et de l’autre une spécialisation pour chaque application sous la forme d’un texte (le software, ou logiciel en français). C’est ce découpage technique qui a les conséquences économiques particulières permettant la loi de Moore.

La découverte de l’ordinateur : la machine universelle

Les principes de l’ordinateur ont été découverts dans les années 30 par des mathématiciens investis dans les fondements des mathématiques et de la logique. La théorie repose sur une double idée. Premièrement, on a pour la première fois un modèle général de ce qu’est une machine. Certains protagonistes de cette découverte iront même jusqu’à affirmer que ce modèle recouvre toute idée de procédure systématique (thèse de Church). Lire la suite »

La loi de Moore dans les Technologies de l’Information: structure et dynamique

La loi de Moore est ainsi appelée en référence à Gordon Moore, qui fut un des fondateurs d’Intel, et qui a publié en 1965 dans Electronics Magazine un papier resté fameux.  Celui-ci décrit et appelle à une organisation innovante des cycles d’innovation de l’industrie électronique en expansion.

Aujourd’hui, l’énoncé le plus connu de la loi de Moore est que le nombre de transistors par unité de surface sur les circuits électroniques à base de silicium double tous les 18 mois à coût constant. Comme la puissance de calcul brute ainsi disponible est liée à ce nombre de transistors, on considère aussi que la puissance de calcul disponible par dollar double tous les 18 mois. Ou, de façon duale, qu’une même puissance de calcul voit son coût divisé par deux tous les 18 mois. La nature exponentielle de ce processus cause un effondrement des prix ainsi qu’une augmentation massive de la puissance de calcul disponible.

C’est cette « loi » qui a donné naissance à la formidable expansion des technologies de l’information et de leurs applications dans tous les domaines de la vie. Le terme de « loi » est approprié au sentiment que cette expansion est « naturelle », que les progrès nous y sont « dus ». Il est ainsi devenu de sens commun que les composants électroniques baissent de prix et que les services deviennent gratuits, que l’on peut accéder à l’ensemble de l’information ou de la connaissance d’un coup de clic, ou à un inconnu à l’autre bout du monde vite devenu un ami, alors qu’on n’a jamais vu son voisin. Cela est particulièrement en contraste si l’on s’y arrête un instant avec cet autre sentiment commun aux sociétés développées de blocage voire de régression dans beaucoup d’autres aspects de la vie.

Pour autant, de loi naturelle il n’y a point, il s’agit d’un complexe technico financier d’un type nouveau, qu’il convient d’analyser en détail. Lire la suite »