Remettre l’innovation technologique au coeur du progrès humain

La loi de Moore est cette « loi » proposée en 1965 par Gordon Moore, un des fondateurs d’Intel, et qui énonce que le nombre de transistors par unité de surface sur une puce doit doubler tous les 18 mois à coût constant. Il ne s’agit pas bien sûr d’une loi de la nature, mais cette « loi » a été crue et mise en œuvre par l’industrie des technologies de l’information depuis lors, et a provoqué et structuré leur formidable développement. Si cette « loi » n’avait pas existé, nous n’en serions probablement pas là aujourd’hui, avec une activité représentant de 7 à 8% du PIB, des conséquences dans tous les domaines de l’activité humaine, jusqu’à une prégnance dans beaucoup de moments de notre vie.

Cet essai s’interroge à partir de cette expérience sur l’innovation technologique, sur ce que nous en vivons, sur leur impact sur notre futur, et sur la possibilité de la diriger et de l’accélérer. Car pour nous, sa maîtrise ne signifie pas provoquer son ralentissement ou son arrêt mais au contraire lui donner son plein essor tout en évitant ses conséquences indésirables.

Ces questions nous semblent de la plus haute importance dans la situation présente.

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Nous sommes traversés d’interrogations. Nous avons le sentiment à la fois d’être arrêtés – la crise, les crises – et de vivre des changements à un rythme accéléré et non maîtrisé.

L’économie fait partie de ces préoccupations. Les activités connues, notamment liées à l’industrie, semblent condamnées dans une large mesure. Les pays développés délocalisent vers des pays qui deviennent émergés, à main d’œuvre nombreuse et peu chère, avant que l’automatisation ne les atteigne. Cette évolution succède à celle de l’agriculture, qui depuis 60 ans a réduit dans les pays développés sa force de travail d’un facteur 25, et qui vit à nouveau une crise. Le ressenti au travail met l’accent sur la frustration, la perte de sens, la désorientation. Pour beaucoup c’est le travail en tant que tel qui disparaît, sans visibilité sur son renouvellement dans de nouvelles activités. La crise commencée en 2008 accentue la perception immédiate de ces changements longs, tout en donnant également l’impression d’un manque de compréhension et de prise sur les événements, y compris par ceux censés être aux manettes.

Le social est également en plein bouleversement et en pleine interrogation. Dans les pays développés, l’avenir de nos vieux jours, et plus encore de nos enfants, semble menacé, ou au moins incertain. Les pays émergents vivent au contraire une entrée massive de centaines de millions d’êtres humains dans des standards qualifiés de « classe moyenne », pour autant les systèmes assurant le passage de relai entre générations, et notamment de santé et d’assurances sociales restent à construire et stabiliser. En outre ces sociétés vivent un gigantesque déséquilibre dû aux rythmes différenciés d’inclusion de la population dans les standards de vie nouveaux. Ce déséquilibre sera probablement résorbé à terme – citons parmi de nombreux exemples la magnifique annonce récente en Inde que tous les enfants iraient désormais obligatoirement et tous frais payés à l’école primaire[1]. En attendant, il crée nécessairement des tensions, comme de grandes différences de pression dans l’atmosphère sont propices aux tempêtes.

L’environnement constitue une autre source de grandes peurs, mélangeant problèmes fondés et peurs irrationnelles. L’activité humaine menacerait les conditions même de vie sur la planète à travers notamment le changement climatique. Outre cette menace globale, de multiples craintes se font jour, revenant souvent aux dangers d’une invasion pernicieuse et invisible par des éléments issus du développement technologique : pollutions chimiques, ondes, gènes à travers les OGM. En outre, le développement actuel, basé sur une utilisation de matières premières et de sources énergétiques non renouvelables, serait condamné à un horizon plus ou moins proche faute de substituts renouvelables ou abondants.

Le monde vit enfin un potentiel de conflits. Certains sont dus aux conséquences locales du désordre, dans les pays où les structures sociétales disparaissent, avec des situations apparemment sans espoir de chaos voire de barbarie. Les désordres plus globaux ont pour origine les grandes différences de richesse, la perception d’une domination injuste, conflits traduits à partir des éléments culturels existants dans ces sociétés. La guerre pour les ressources naturelles devenues rares – eau, énergie, matières premières, nourriture – aurait de l’avenir.

Voilà pour un résumé du côté obscur de la perception commune du présent et de l’avenir.

Sur l’autre versant le tableau est fort différent. Une partie de plus en plus importante de l’humanité a vécu depuis une soixantaine d’années des changements phénoménaux – nous reprenons en l’adaptant la catégorisation de Michel Serres dans « Le temps des crises ».

L’agriculture a vécu une désimplication massive de sa force de travail, alors que la famine et la malnutrition sont du passé dans les pays riches voire les pays émergents. Nous mangeons et buvons des produits frais, équilibrés – si nous le souhaitons – et abondants.

Cela, avec les progrès de l’hygiène, a été à l’origine d’un phénoménal allongement de la durée de vie. En outre, la médecine a commencé à soigner efficacement depuis la Seconde Guerre Mondiale, tout en étant financée par des systèmes sociaux à vocation universelle.

La démographie a été explosive, puis en phase de maîtrise, avec ses corollaires : urbanisation massive, maîtrise de leur fécondité par les femmes, clairement corrélée à leur inclusion dans l’enseignement obligatoire – qui tend à devenir universel.

Les transports ont explosé, multipliés par 1000 en deux siècles. Cela concerne bien sûr le commerce, ce qui constitue un des facteurs de ce que l’on appelle la globalisation, mais aussi l’échange humain entre pays, continents et cultures – pour affaires, immigration, tourisme. On pourrait dire avec quelque cynisme que la guerre n’est plus le moyen privilégié pour les peuples de faire connaissance.

La connexion est désormais immédiate avec l’Internet et le web, permettant l’accès à l’information, la connaissance, et les échanges humains de toutes natures de façon égalitaire[2] : tout être humain sur la planète est en passe d’être « connecté », même s’il n’a pas encore l’électricité. En 2011 un milliard d’êtres humains ont une connexion haut débit, quatre milliards ou plus un téléphone cellulaire.

Enfin les conflits ne se gagnent plus par l’hyperpuissance, qui est impuissante face à des pays faibles où il s’agit en réalité de l’emporter sur toute la société, et pas seulement sur une armée reposant sur un Etat. Dans une certaine mesure et sans mettre un signe « égal » entre ces situations, les Afghans et les Irakiens font revivre aux Alliés de l’OTAN ou de la coalition autour des Etats-Unis ce que les Polonais ont fait vivre au Pacte de Varsovie dans les années 80 : chars et avions ne permettent pas seuls de mettre au pas toute une société ayant une direction de pensée commune, et consciente de l’avoir. Steven Pinker, professeur de psychologie à Harvard, nous le démontre : toutes les formes de violence sont en diminution.

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Entre le ressenti de l’instant et les évolutions en cours – sur un temps plus long mais néanmoins fort court face à l’étendue du temps historique et encore plus humain – il y a les facteurs de changement. Ceux-ci sont multiples.

Les historiens nous disent cette multiplicité, la subtilité et la complexité des interactions humaines. Les facteurs intrinsèques à la société humaine dominent l’analyse : la forme et la force des pouvoirs en place, les candidats à la domination, les guerres civiles et externes; le facteur humain joue un rôle clé, il arrive que des décisions d’un individu fassent basculer le cours historique, du moins est-ce une manière dont on explique le contingent face au nécessaire. Ce nécessaire prétend être expliqué par des théories ou des visions sociales déterminant un « moteur de l’histoire », par exemple tel système économique ou la lutte des classes. L’évolution de la société ou des sociétés humaines à l’échelle de l’histoire a ses raisons propres.

Une autre forme d’expression du sentiment d’incertitude présent au moins dans le monde occidental est le progrès de l’idée selon laquelle une époque ne sait pas se comprendre. Daniel Cohen dans La Prospérité du Vice indique ainsi que Malthus a bien compris les limites de l’économie basée sur la rente de la terre… une fois que cette économie a été dépassée par l’industrie en plein développement.

Les conséquences indirectes de ces changements ou les facteurs perçus comme exogènes constituent à leur tour des causes de changement, ou au moins de déclenchement de changements dont les tendances sont présentes. Parmi celles-ci on a la démographie, la survenue d’événements « catastrophiques » comme une sécheresse ou une épidémie. Depuis quelques années, l’environnement ou les facteurs « naturels » sont perçus comme une nouvelle sorte de facteur, on se référera au livre de Jared Diamond Effondrement, ou à l’interprétation de l’effondrement des civilisations américaines lors de la conquête européenne par l’impact des virus importés, décimant la population.

Une parmi ces causes peut être qualifiée de façon générale d’extension de la connaissance. A son origine on a souvent une innovation et à sa racine des connaissances acquises et traduites en technologie – par exemple une nouvelle méthode de comptabilité au XVème Siècle européen, ou la diffusion de textes imprimés en langue vernaculaire – ou une découverte de ressources ou de nouveaux pays, de nouvelles populations – mais celles-ci sont à leur tour conséquences d’innovations. Une fois l’innovation initiale acquise, elle se développe, et en particulier sa connaissance ou les savoir-faire subséquents sont partagés par des milliers et des millions d’êtres humains. Innovation et acquisition à la fois pointues et de masse des connaissances, notamment par l’éducation, sont inséparables.

Ce partage et cette intégration de l’innovation dans la société telle qu’elle est en un lieu et une époque donnés ont été des processus historiquement lents, ce qui contraste avec l’écume événementielle de l’histoire que nous rapporte nos livres scolaires ou aujourd’hui nos journaux. Comprendre le lien entre innovation et avancée historique requiert donc d’entreprendre un travail d’analyse complexe de la période ou de la civilisation en question pour dégager de la gangue événementielle leurs influences mutuelles – quoiqu’elles éclatent quelquefois au visage de l’historien, comme la découverte de l’Amérique par les Européens et l’Ancien Monde et ses conséquences, encore au XVème Siècle.

Comprendre d’où vient cette innovation constitue un exploit supplémentaire qui conduit bien vite à renoncer. En conséquence, l’innovation est souvent vue comme accidentelle.

Pourtant, l’innovation est devenue le motif d’une organisation sociale, et de la mobilisation plus ou moins planifiée de ressources d’Etat ou de grandes organisations comme les entreprises. Phénomène nouveau cependant, l’innovation commence même à être à portée de l’individu : le personnage de l’inventeur se démocratise et de vient socialement reconnu.

Si l’on regarde le passé avant l’époque moderne, l’innovation était le fait d’individus disposant de temps libre. Le système social en place – esclavage, servage ou aristocratie, élite commerciale – permettait à certains individus des couches sociales supérieures de se consacrer par goût plus que par nécessité à des tâches intellectuelles diverses. Une population d’artistes, de penseurs, philosophes, conteurs ou saltimbanques arrivait également tant bien que mal à vivre en marge de la société et des couches supérieures. Les sociétés antiques et du Moyen Age ont reconnu socialement et favorisé dans une certaine mesure l’activité intellectuelle. Des organisations ont été mises en place pour systématiser l’acquisition des connaissances, comme l’administration confucéenne chinoise et ses concours, ou les organisations religieuses dans la Chrétienté et l’Islam.

Depuis le XIXème Siècle, laboratoires de recherche publics ou industriels, universités, enseignement secondaire, enseignement primaire financent dans une certaine mesure l’innovation, et de façon systématique l’acquisition de connaissances. L’innovation constitue un des ingrédients essentiels du progrès, ces organisations en constituent son instrument. Il n’est pas étonnant que les pays émergents aujourd’hui, et même les autres, y consacrent en priorité des ressources, et ce quels que soient les régimes en place. La période où la domination pouvait s’appuyer sur l’ignorance est décidément révolue.

La mise en place de ces systèmes de recherche et d’enseignement a constitué un facteur déterminant ayant conduit aux grandes évolutions mentionnées ci-dessus.

L’Etat ou l’organisation sociale a donc orienté d’une manière adaptée à chaque époque une partie du surplus social vers la pensée et la diffusion de la connaissance.

Pour autant, la source de l’innovation, et son expansion dans la société via les applications techniques et organisationnelles, et notamment le nouvel acquis en connaissance sur laquelle elle se fonde, demeurent encore largement un mystère. C’est sans doute la raison pour laquelle l’innovation est vue de façon aussi contrastée : comme positive (le « progrès ») ou négative (le chômage, les risques, les atteintes à l’environnement, le principe de précaution). On pourrait même dire qu’il s’agit d’un des mystères au cœur des incertitudes de notre compréhension de la sociologie ou de l’économie.

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C’est là le cœur de ce blog. Nous croyons que les méthodes de l’innovation restent encore sinon artisanales du moins perçues comme accidentelles, sauf dans cet univers récent et particulier des technologies de l’information. D’autres industries ont également industrialisé l’innovation, comme la pharmacie. Mais aucune n’a établi une méthode systématique, jusqu’à proposer une roadmap et à l’élever au rang de loi : la loi de Moore.

Nous montrons dans une première série d’articles comment cet univers des technologies de l’information se développe, avec ses facettes industrielle, financière, sociétale, et ses conséquences dans pratiquement tous les aspects de la vie. Nous entrons dans de nombreux détails, car si les développements « de surface » des technologies de l’information sont bien connus, et c’est la conséquence de leur succès, les mécanismes profonds techniques et stratégiques le sont moins.

On a assisté depuis 70 ans au développement de l’infrastructure informationnelle de la société, de l’Internet et des gigantesques fermes de serveurs jusqu’aux objets les plus modestes. Grâce à cette infrastructure et à sa progression, des champs nouveaux s’ouvrent en permanence à la créativité humaine pour inventer de nouveaux services adoptés voire co créés par des millions d’utilisateurs. La synchronisation de l’expansion de ce que nous appelons ces deux versants, l’infrastructure et le monde des services, a été assurée par la loi de Moore, qui agit « au milieu » comme une promesse.

Cette première série d’articles attestera de l’assise dans la réalité d’aujourd’hui des réflexions plus avancées que nous entreprenons dans une seconde série. Nous y tenterons d’y abstraire les ingrédients essentiels de la loi de Moore. On a donc d’un côté un développement planifié et connu de tous de l’innovation technologique du côté d’une infrastructure, et une organisation de l’industrie à cet effet ; on a de l’autre un appel à la créativité de services traduisant les nouvelles performances à venir en applications utiles et en nouveaux marchés. Cela permet des cycles d’investissement et de rentabilisation par création rapide et systématisée de nouveaux marchés. La loi de Moore agit donc comme une loi financière partiellement dirigée structurant les investissements et les cycles économiques. Nous montrons aussi comment le développement technologique se joue à la fois du côté de sa production par les scientifiques, industriels ou experts, et par son adoption et sa co création du côté des millions d’utilisateurs. Ces deux processus nécessitent un temps et des rythmes adaptés pour entrer en résonnance, rythmes qui sont fondamentalement liés à la psychologie et la sociologie humaines. La loi de Moore agit donc comme une loi humaine.

La question est alors de savoir si la loi de Moore constitue une exception propre aux technologies de l’information et appelée à s’éteindre, ou si au contraire elle pourrait constituer un instrument transposable dans d’autres domaines technologiques et humains.

Nous l’examinerons d’abord sous l’angle de l’économie : est-ce une simple déclinaison de phénomènes déjà connus ? Il semble bien qu’il y ait nouveauté.

Nous prolongerons également l’analyse de la première série d’articles en revenant aux technologies de l’information pour interroger les développements futurs de « l’information programmée ». Nous suivrons deux pentes de raisonnement, l’une en relation avec les autres disciplines scientifiques, l’autre en suivant le cheminement de l’information programmée dans la matière et l’énergie. Nous montrerons que les innovations au cœur de la révolution informationnelle vont se prolonger dans de nouveaux domaines insoupçonnés : choses, matériaux, vivant. L’information programmée pourrait donc bien « sauter » à de nouveaux substrats différents du silicium et donner ainsi prétexte à de nouvelles lois de Moore.

Nous examinons ensuite les développements à base d’innovation technologique en regard de deux défis majeurs, qui sont ceux du travail, du chômage et de la pauvreté d’un côté, et de l’environnement de l’autre. Nous prenons position : nous pensons que l’innovation technologique constitue un ingrédient indispensable pour y répondre, mais que cela exigera son intégration maîtrisée dans les objectifs et l’organisation de la société au-delà de ce qui existe aujourd’hui.

Enfin, nous examinons quelques grands domaines technologiques en dehors des technologies de l’information, pour tenter d’apercevoir les ingrédients des progrès souhaitables et l’éventuelle opportunité de lois de Moore, énergie notamment.

Pour résumer, nous tentons donc d’apporter des éléments de réponse à la question de la maîtrise de l’innovation technologique. Il nous paraît que l’innovation majeure issue des technologies de l’information pourrait bien être une méta-innovation : la loi de Moore elle-même. Nous avons l’intuition que celle-ci pourrait ne pas être un accident lié de façon spécifique aux technologies de l’information à base de silicium.

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Alors pourquoi ce blog ?

Beaucoup pensent que la crise actuelle est le résultat de la mainmise d’un petit nombre d’acteurs financiers sur le système économique, mais sans capacité à réellement le développer. Plus, cela a permis à ces acteurs « méta économiques » une identification puis une appropriation systématiques des rentes disponibles[3], puis une fois celles-ci mises en exploitation – et s’épuisant – la création de rentes artificielles : bulles, dettes, planche à billets, mise en coupe réglée jusqu’aux Etats anciennement dominants.

Pour reprendre des termes marxisants, l’accumulation du capital est devenue en partie l’accumulation de capital fictif, avec un effet destructeur sur l’accumulation « saine » : une nouvelle forme de la mauvaise monnaie qui chasse la bonne.

Que cela soit concomitant au basculement historique d’une ascension et d’une domination de l’Occident depuis 500 ans vers l’émergence ou le retour d’autres puissances n’est pas un hasard : ce sont essentiellement les acteurs occidentaux qui ne « savent » plus comment on fait pour accumuler le capital.

Or il n’y a pas de raccourci à la création de valeur. La frontière n’est plus géographique. Elle n’est plus celle de l’éducation de masse – et espérons qu’elle ne le redevienne pas – comme le montre Tyler Cowen dans son livre The Great Stagnation.

Elle est dans le progrès et l’innovation technologiques, et dans son développement en résonance avec les besoins et la participation active de milliards d’êtres humains.

La loi de Moore apporte à la fois le moteur de l’innovation, et un certain contrôle par les utilisateurs, c’est-à-dire nous tous.

Nous pensons donc que la loi de Moore indique la voie, apparaissant aujourd’hui étroite, mais réelle, pour ne pas devoir tomber face à nos défis dans le malthusianisme de la décroissance, ou dans la résolution des crises économiques par d’autres crises encore plus graves, et in fine meurtrières.

Plus prosaïquement et modestement, entre ces deux extrêmes catastrophiste et glorieux, il s’agit de contribuer à mieux mettre en œuvre l’innovation dans la réalité économique, sociale, et environnementale. Cela appelle à la fois à l’humilité et à l’action résolue pour dégager cette piste où engager ensemble notre avenir.


[1] Encore que l’impact de cette mesure dépendra aussi de la qualité de cet enseignement.

[2] Bill Gates voyait dans l’Internet une forme de communisme, avant de s’y rallier. L’Internet est devenu un formidable vecteur de développement d’une nouvelle industrie et de nouvelles sociétés ; sa généralisation a en outre des conséquences sociales et économiques considérables, auxquelles nous consacrons la première partie de cet essai.

[3] « Revealed: The Capitalist Network That Runs The World », http://www.newscientist.com/article/mg21228354.500-revealed–the-capitalist-network-that-runs-the-world.html.

Références

Michel Serres. Le temps des crises. Editions Le Pommier, 2009.

Steven Pinker. A history of violence. http://www.edge.org/3rd_culture/pinker07/pinker07_index.html

Daniel Cohen. La prospérité du vice – une introduction (inquiète) à l’économie. Albin Michel, 2009.

Tyler Cowen. The Great Stagnation : How America Ate All the Low-hanging Fruit of Modern History, Got Sick, and Will (Eventually) Feel Better. Dutton Books, 2011.

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Moore’s Law and the Future of [Technology] Economy de Jean-Luc Dormoy est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage à l’Identique 3.0 non transposé.
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